Stéphane Dupré
1960 - 1997
Interwiew Stéphane Dupré par TRIXX
Stéphane Dupré
Stéphane Dupé est né en 1960 à Paris. Très tôt passionné de
dessin, il intègre l’école Boulle, sans doute poussé par un entourage soucieux
d’associer ses prédispositions à une formation de renom dans le domaine de la
décoration et de l’ameublement. Là, il acquiert un savoir-faire, confirme son
intérêt pour le dessin et surtout, décide de s’orienter vers les arts
graphiques. C’est donc dans la maquette publicitaire, en agence, qu’il emploie
ses premiers talents, puis dans la presse gay – en l’occurrence pour Illico et
Double Face-. En parallèle, il dessine des mecs pour lui tout d’abord jusqu’au
jour où…
Trixx : Qu’est ce qui t’as amené à faire publier tes
premiers dessins ?
Stéphane Dupré : Il n’y pas eu de rencontre décisive,
je dessinais des mecs, il était donc naturel, qu’ à un moment, je les présente
à des journaux, ne serait ce que pour avoir un avis plus éclairé et moins
subjectif que celui de mes amis. Mes premiers dessins de commande illustrèrent
des nouvelles, des épisodes historiques. Puis ce furent des couvertures de
revue, le premier portfolio dans Gai Pied et les affiches de réseaux minitels…
Trixx : Tu utilises toujours la technique aux
points ?
Stéphane Dupré : Oui c’est une technique qui permet de
bien restituer les volumes, la brillance. De bien mettre en valeur les textures, pour restituer
la peau ou les tissus par exemple. Rex, avant moi, y a eu recours comme les
américains pour illuster des piges. En plus, les points sont bien adapté au
support presse noir et blanc.
Trixx : Et aux dessins figuratifs ?
Stéphane Dupré : Parfaitement ! non pas que je me
désintéresse de l’abstrait, je trouve que c’est une démarche
intellectuelle séduisante, mais mes
dessins ne se situent pas dans cette approche. Parce que, je les veux plus bruts, plus sensuels voire
sexuels pour certains d’entre-eux. J’apprécie donc ce qui est du domaine du
tangible pour ce qui est , des situations dans lesquelles je plonge mes
personnages, ou de telle ou telle accentuation
de leurs aspects physique : leur sexe par exemple. Il faut que cela
puisse être réel, tout en ayant une dimension fantasmatique.
Trixx : Pourquoi
uniquement des hommes ?
Stéphane Dupré : D’abord parce que cela me plait, cela
correspond à ce que j’aime faire. Ensuite parce qu’aujourd’hui on peut exprimer
presque librement des sensualités masculines et les univers qui en découlent,
en dessin mais aussi en photo ou au cinéma. Ce qui n’a pas toujours été
possible au cours des siècles ou il y a un culte de la sensualité féminine. Pas
question de voir un homme véhiculer un fantasme dans sa virilité ou sa
lascivité. Tabou, et ce même, si certains artiste, comme Michel Ange, ont mis
des choses plus personnelles dans les œuvres qui leurs était commandés. A mon
niveau, je profite sans contrainte de cette liberté .
Trixx : Tes personnages ont souvent le même look ?
Stéphane Dupré : Non ! mais il y a des look qui ne
m’inspirent pas. Comme ceux que l’on peut trouver sur la côte ouest des Etats
Unis où l’on peut rencontrer des tas de jeunes gens bodybuildés et bronzés. En
fait je préfère les apparences qui ont une histoire ou qui le laissent penser.
Celles qui sentent le cuir usé, le jean du baroudeur, en tous cas l’aventure.
Souvenirs, souvenirs...
Souvenirs, souvenirs avec cette chanson des Rita Mitsouko qui a égrené les heures de longs après-midi où Stéphane dessinait ou cuisinait ou... ou...
Rita Mitsouko - Modern Baleine
Rita Mitsouko - Modern Baleine
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